Baises-tu, coudonc?

Je suis due, il paraît.

C’est ce que mes amis me lancent lorsque je décline une invitation pour la énième fois. À croire qu’à chaque refus, je m’enfonce encore plus profondément dans le stéréotype de la fille farouche.

Je ne veux surtout pas me qualifier de difficile, puisque j’ose croire que nous avons tous un minimum de standards qui nous pousse à nous mettre flambant nu devant quelqu’un. C’est peut-être utopique, mais j’ai espoir que les gens n’ont pas comme seul critère de sélection le célibat de l’autre (ou son statut en couple?)

Bref.

J’ai toujours assumé mon célibat, en profitant de ce répit de mélodrames pour n’avoir rien d’autre à gérer que mon p’tit moi-même. Lorsque je termine une relation, c’est comme si je coupais le lien qui m’unissait aux hommes en général.

Je date pas. Je cruise pas. Je baise pas.

Parce que j’en ai pas envie. Des fois on oublie que la liberté, c’est aussi être libre de dire non.

Je suis du type à vouloir qu’on vienne me chercher dans les tripes. Qu’un désir réel s’installe entre nous. Et je ne parle pas d’amour ici, mais de cette chaleur qui nous calcine le bas du ventre quand on détourne le regard, par peur de ne plus résister à l’envie de l’autre.

Pis j’me connais : dès qu’un homme me plaît, j’vois pu clair. Mes lunettes s’embuent de plaisir, et il m’en faut peu pour que mes inhibitions partent en brume, épaississant le brouillard qui accentue ma myopie.

C’est pour cette raison que je garde mes distances. Je le sais que ce sera bon. Et que je dévorerai avec appétit. Mais permets-moi de nous laisser mûrir, pour que le goût soit encore plus intense. Plus tendre. Plus savoureux. Se priver pour mieux profiter de ce qui s’en vient.

C’est pour ça que je te laisse mijoter; avant de remplir mon estomac – et mon lit, un jeûne s’impose.

[Source de l’image: Pixabay]

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