Être facile

Durant une réunion de famille où ça parle fort et où on était entassés comme des sardines autour de la table trop remplie, alors que je répétais pour la 56e fois que j’étais célibataire, ma tante m’a dit : « Sois la poire la plus difficile à atteindre de l’arbre. »
Et c’est là que je l’ai regardée en souriant en me disant : « Bon sang, elle pense que je suis une fille facile?! Bordel. » (Ça et/ou elle trouve que j’ai une silhouette de poire. Well.)

Tout en continuant à manger mes patates pilées, j’ai réalisé que c’était peut-être pas tout à fait faux. Bon, je ne suis pas LA poire la plus difficile à atteindre dans le top de l’arbre où il faudrait une échelle spéciale pour aller me chercher, mais je ne suis pas non plus celle qu’on peut cueillir en frôlant l’arbre et/ou en soufflant dessus. (N’ayez pas d’image sexuelle, c’est pas le but.) Je me situe donc un peu en haut de la moitié. Je pourrais être plus difficile à aller chercher, mais je me dis que je dois laisser une chance, quand même. J’imagine que c’est mon petit côté pédagogue qui veut faire réussir tout le monde qui fait ça. Être inatteignable, c’est pas mieux, non? En fait, probablement.

Le fait d’être inatteignable, ça oblige à faire des efforts. Si tu veux vraiment l’avoir, tu vas t’arranger pour. Tu vas t’acheter une échelle surdimensionnée au pire, tu vas peut-être même risquer de tomber de haut, mais si c’est ce que tu veux, why not? Lorsqu’on va dans les vergers, les pommes faciles à cueillir et qui sont acceptables, on les mange un peu, puis on les jette au sol assez rapidement. Celles qu’on va choisir plus spécifiquement parce qu’elles sont plus belles que les autres, et qui sont généralement toujours plus hautes (parce que c’est long de prendre le temps de monter sur une échelle et de faire un effort), on va les garder précieusement dans notre sac pour plus tard.

Tu ne veux pas être cueillie par quelqu’un qui n’a eu qu’à allonger son bras pour t’avoir, et qui te laissera là lorsqu’il verra mieux ailleurs. Choisir une personne dans sa vie, c’est big. C’est le plus gros engagement que tu feras pour toi, et pour les enfants qui viendront peut-être de cette union. S’engager, c’est toujours un gros guess; on essaie, puis on espère. On ne peut pas contrôler beaucoup de choses, excepté nous-même. Alors contrôle-toi, fille/gars.

Tu es le plus haut et le plus beau fruit de cet arbre, et tu mérites la personne qui t’aimera assez pour aller te cueillir.

 

[Source de l’image: Poirette recherche par Émilie Chamberland]

2 Comments

  • Fleurlys dit :

    Merci pour l’article, plusieurs s’y retrouveront, je pense.

    Honnêtement, je ne pense pas que ce soit une question d’être une poire ou inatteignable…

    Peut-être une question de timing , de chance et de volonté!

    En effet, l’engagement c’est big!
    Je souhaite un partenaire de vie qui prendra le temps de me connaître et vice versa, pour voir s’il y a complicité. Avoir un ou deux enfant aussi par la suite, pourquoi pas ? Une belle journée union solide.

    Je veux découvrir cela avec un compagnon qui sera mon ami/amoureux.

    Je te souhaite que ça t’arrive aussi Marie 🙂

    P.S. J’aimerais bien que vous écriviez un billet sur les rencontres via les sites de rencontres, si ce n’est pas déjà fait. Je peux vous dire que ça devient parfois décourageant. Ma patience est mise à l’épreuve, car j’apprivoise progressivement ma solitude 🙂

  • Marie Chamberland dit :

    Bonjour ! 🙂
    Merci pour le commentaire ! 🙂
    J’ai d’ailleurs des articles qui s’en viennent sur les sites de rencontre. C’est un sujet intéressant à aborder, et oui je comprends très bien le sentiment de découragement que ça peut occasionner, mais courage ! 🙂
    Et oui, l’amour c’est du timing ! Beaucoup de timing. Il faut prendre du temps avec notre solitude, et ensuite, donner une chance à quelque chose si ça arrive !
    Je te souhaite de belles rencontres également 🙂

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