J’te veux (plus)

Le vendredi soir vers 3h05, mes pensées se perdent entre le va-et-vient de nos deux corps, en dessous des perséides qui shine bright like a diamond.

Ma table de chevet qui pense qu’y’a un tremblement de terre qui s’passe.

Mon chat qui miaule de manière malaisante à la porte de ma chambre. Lui qui devrait se sentir habitué de se faire mettre de côté ces temps-ci.

C’est à ce moment là.

Y’a sûrement eu une goutte de ta sueur qui me tombait dessus qui a déclenché de quoi dans ma tête.

J’ai pas le goût de ça.

J’ai pu le goût d’être ça.

J’ai envie d’être plus qu’un «hey qu’est-ce que tu fais à soir» reçu à 23h30. Juste avant que j’me mette en pydj.

J’ai pu envie d’être ça parce que j’ai pas la force de te dire non. Mes mains qui se baladent sur ton corps de «j’suis ben tu’seul» te débarrent la porte de mon appartement aussi rapidement que j’t’ouvrirais celle de mon cœur.

Si tu me laissais te le dévoiler.

Mais tu veux pas.

À la place, j’accepte le fait que tu me prennes, p’tit bout par p’tit bout.

J’te donnerais entièrement ce que je suis.

Souris-moi et j’sauterais tête première dans la possibilité de n’être qu’un avec toi.

J’te donnerais mon plus beau rire pour tes jokes les plus plates.

Tu aurais droit à mes meilleurs «mmmm» pour tes repas les moins biens réussis.

J’accepterais même de bruncher avec ta mère à chaque dimanche.

Au lieu de ça, mon âme passe son vendredi soir à chercher la tienne dans ton regard fuyant. J’accepte tes becs sur le front qui sont borderline insultants quand tu repars le lendemain matin. Sans déjeuner. Sans même de café.

Après une nuit à dormir en cuillère avec ton ombre. Même tes p’tits pieds froids veulent pas de moi. J’ai juste droit à un «à bientôt ». Quand on sait très bien que ça veut dire «à la prochaine soirée où tu vas avoir le goût de t’coller».

Ton affection à temps partiel se transformera jamais en amour à temps plein. Pis on dirait que j’vais me contenter de ça parce que je sais pas comment avoir plus.

J’comprends pus c’est quoi vouloir plus.

À 26 ans, mes draps en on vu passer des gars comme toi. Des grands. Des moins grands.

À force de me promener d’une anatomie à l’autre, j’oublie peu à peu la vraie définition du mot intimitéL’expression faire l’amour n’a plus de sens à mes yeux quand je partage mon lit plus souvent avec des «j’m’en fous» qu’avec des papillons dans l’ventre.

Comment est-ce que je peux espérer pouvoir offrir mon cœur pleinement à quelqu’un si je l’éparpille dans des lits aux quatre coins de la ville?

J’ai l’goût d’faire une grève de toi.

J’punch out.

J’prends mon break syndical.

À partir de maintenant, j’vais garder mon plus beau set de draps pour the oneOu au moins pour celui qui voudra m’amener diper une glace à ma crémerie préférée.

[Source de l’image: Isabelle Levesque]

1 Comment

  • Miss Lo dit :

    Chère Petite Montréalaise,

    Je voulais simplement te dire que ton texte me touche au plus profond de mon être. À 26 ans, aussi, j’ai à plusieurs reprises vécu exactement ce que tu décris, ce qui semble être une pandémie de notre génération. Ce soir en lisant tes mots je pleure parce que je me reconnais, et aussi parce qu’il est parti il y a une semaine, me laissant dormir en cuillère avec son ombre comme tu dis si bien. Pis aussi le maudit toutou de hibou qu’il m’avait offert.

    Je nous le souhaite, celui qui méritera notre plus beau set de draps.

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