Mon dernier billet

Ceci est mon dernier billet avec la Saison de la Chasse.

Je lis trop souvent des textes sans couleur, sans odeur, perdus dans les vagues troubles de l’impertinence et les remous de la vacuité. Si je continue à écrire juste pour écrire, c’est le sens que je vais évacuer. Cette perspective m’insupporte.

Quand j’ai commencé à écrire ici, c’était pour me permettre de réfléchir à voix haute sur l’amour. Afin d’y trouver un sens. Je me suis posé à maintes reprises ces questions : est-ce que je peux dire ça? Est-ce que je peux partager cela? Est-ce que j’aimerais lire ça? Tomber sur ce que j’ai écrit si je n’étais pas moi et me reconnaître, me retrouver, briser la sensation de solitude ou d’être sans ressources.

Parce que ces textes, c’était aussi ça. Dire : voilà ce que je vis, voilà ce qui se bricole dans ma tête. Je crois profondément ne pas être le seul à chercher, chercher toujours, à se tromper, à trébucher en amour, mais surtout à apprendre de mes expériences. Je crois que nous sommes tous faits de cette quête à différents degrés. C’est le propre de l’humanité.

Aussi, au printemps dernier, j’étais célibataire. Encore. Et je devais tenter de comprendre. Mais pas en silence cette fois-ci. Pas seulement dans des soirées arrosées entre amis ou seul et triste par moments impromptus. Non. Le réfléchir ouvertement. Faire amende honorable. Me réconcilier avec moi-même. Peut-être en partie à cause d’une grande peine d’amour qui m’aura alors servi de moteur dans cette entreprise vertigineuse. Parce que s’ouvrir comme ça, à des sensibilités invisibles, à vous, chers lectrices et lecteurs, c’est chaque fois un saut dans le vide d’une très grande richesse. Mais pour que les mots gardent leur résonance, ils doivent être habités. Maintenant que je suis en couple, amoureux, oui, mes préoccupations ont changé. Oui, je continue à chercher et à réfléchir. Pourtant, je crois que tout ça doit dorénavant m’appartenir.

Je me suis promis que ma mission serait de redonner la juste place et la lumière propres aux histoires d’amour que j’ai vécues. Je n’ai fait qu’en effleurer la surface ici. Je me suis demandé si je devais emprunter un pseudonyme afin d’épargner ceux dont j’allais raconter l’histoire. Mais si je voulais rester lucide et intègre, je devais surtout assumer au grand jour.

Écrire sur des évènements passés, lointains ou récents m’était plus facile à aborder avec la distance que le temps m’offrait. Aujourd’hui, je partage ma vie avec celle que j’aime, je ne jouis donc plus de cette distance de la même façon et je trouverais injuste de réfléchir sur ma relation amoureuse par ce médium dont l’aspect public embarrasserait son déploiement de manière plus douce et patiente. S’il y a des choses dont je dois parler et questionner, c’est avant tout avec elle.

Je vous laisse donc en vous souhaitant d’aimer, de vous laisser être aimés, de grandir au travers des épreuves et surtout, d’oser. Allez. Il ne suffit parfois que d’un geste. Un pas. Une parole. Pour qu’enfin nous prenions notre envol…

Merci.

 

[Source de l’image: Unsplash]

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