Noël sans elle

OK… je l’emmène ou pas? Merde.

Voilà. Bon. J’ai paniqué. J’ai paniqué SOLIDE. C’est que j’en ai présenté des filles à ma famille. Et j’en ai rencontré des belles-familles. Des belles belles-familles. Des weirds belles-familles. Des horribles belles-familles.

Dans le dernier billet que j’ai écrit, j’ai réussi à me convaincre que je n’étais pas en amour. Quel détour effroyable. Jugez-moi, jugez-moi. J’ai été le premier à le faire.

L’histoire, c’est que deux semaines après avoir mis fin à ma dernière relation, je reçois un message. C’est elle. Elle, sans détour et sans attentes. L’absurdité de se sortir de nos vies aussi banalement. On se retrouve donc dans un café. Sa présence. Vibrante. Je suis subjugué. Totalement impuissant devant ses charmes inconscients. Le charme qu’elle dégage malgré elle, qui s’infiltre en moi, me possède, m’empêche de réfléchir. Tout ce qui me fait battre le cœur avec une force effroyable, c’est elle. Son calme. Sa beauté. Sa simplicité. Sa présence. Que se passe-t-il? Suis-je devenu un pénis? Ça se peut ça non? Devenir un sexe. Penser comme un sexe. Comme si notre désir sexuel prenait le contrôle, malgré tous nos efforts déployés. Des sourires retenus, des émanations de bonheur, des regards voilés d’où émane malgré nous le bonheur. Celui de se retrouver. Celui d’être en présence de l’autre, de ses regards, de ses sourires en coin, de ses rires nerveux. Une force invisible qui nous fige sur place. L’envie de fuir, d’être plus fort que ce qui se déploie entre nous en ce moment précis.

Marcher. Elle et moi. La neige. La première neige. Un arrêt. Elle, face à moi. Si près que je peux voir en détail le gros flocon de neige qui s’est déposé sur ses cils. Un flocon de neige unique. Bien dessinée, une goutte d’eau solide en forme d’étoile éphémère. Unique, comme elle et moi. Comme nous. Comme ce que nous sommes, au-delà de nous. Un présage. Oui. Nous traverserons le froid. Nous traverserons l’hiver. Ce qui s’est refroidi entre nous se réchauffera et enfin sera libéré, coulant à nouveau. Mais présentement, fuir. Prendre un recul. Résister à cet aimant insensé. Ne pas être juste un sexe stupide, mais un être réfléchi à part entière. Ne pas faire d’erreur. Ne pas jouer avec elle. Ne pas lui faire mal encore. Ne pas lui faire mal plus.

Ce soir-là, je me suis soulé. Soulé pour aller au fond de moi-même. Pour que deux jours plus tard je me retrouve entre ses bras, une nuit entière, pour vivre la nuit la plus tendre. Pour qu’elle m’apprenne. Me montre. Comment vivre de tendresse. Comment son amour est grand. Comment j’ai été stupide. Au plus profond de nous. Avec la plus grande douceur que j’aie connue de ma vie. Avec cette qualité que seules les femmes possèdent. Qu’est-ce que j’ai pu être stupide…

Depuis, me réveiller à ses côtés. Tous les matins. Le bonheur. Après la tempête. Nous n’avons pas décidé ce que nous ferons pour les Fêtes. Nous n’en sommes pas là. Et c’est très bien. Prendre son temps. Vous vous souvenez? Prendre son temps… Moi qui suis si impatient face à la vie. Elle partira dans sa famille pour une dizaine de jours. Une dizaine de jours loin d’elle. Je n’arrive pas à me faire à l’idée. Nous verrons. Nous verrons…

 

[Source de l’image: Unsplash]

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