Cette rupture dans nos parcours respectifs

Au cœur de la tempête, j’ai abdiqué. J’ai levé le drapeau blanc et je suis partie m’enfoncer dans la noirceur de la nuit. Dans la voiture, je me suis mise à pleurer et ma vue s’est brouillée. Mon corps se sentait tout croche. Les émotions à l’intérieur de moi se chamaillaient pour savoir laquelle allait l’emporter. De la tristesse à la colère, par l’incompréhension, je ne savais plus où me situer.

Pour la première fois, on s’était approchés d’une vérité. Pour une fois, on avait regardé la situation en face et on s’était rendu compte que ça n’allait pas. Que notre relation avait toujours bien été, avec des petites anicroches ici et là, mais rien de grave. Mais visiblement, le « rien de grave » était important. Tout au long de notre relation, je sentais que j’aurais dû t’en parler. J’aurais dû être honnête envers toi et moi, pour que notre relation puisse continuer sur des bases vraies et solides. Ou à l’inverse, qu’au moins, une fois la vérité mise en lumière, on décide d’en arrêter là. À la place, c’est un événement dans le parcours de nos vies qui a mis fin à notre relation. Pis bon. C’est correct, on a fini par passer à autre chose.

Mais cette nuit-là, tu m’as remis en pleine face que tu ne m’avais jamais comprise. C’est à ce moment-là que j’ai compris (ironiquement) que toi aussi, tu savais bien que quelque chose ne tournait pas rond dans notre relation. Que tout ce temps, tu jouais le jeu de l’amour et du parfait bonheur, avec moi pour te donner la réplique. Et c’est à partir de ce moment-là que je me suis demandé pourquoi tu ne m’en avais jamais parlé avant. Pourquoi aurais-je eu le monopole de mettre à nu ce qui allait mal dans notre couple? Est-ce qu’au fond, comme moi, chaque fois qu’on se voyait, tu te demandais ce qui clochait ou tu as tout simplement balancé cette phrase à cause de l’heure tardive et de la fatigue?

Mais, bon. Je suis partie, donc je ne le saurai jamais. Entre te faire face et savoir la vérité ou fuir, j’ai opté big time pour le second choix. J’ai préféré me protéger, au lieu de fouiller et creuser dans quelque chose qui n’existait même plus entre nous. Parce que sous tes airs de faux-semblants, cette dispute, qui elle aussi n’en avait pas l’air, t’affectait plus que tu ne veuilles le démontrer. Dans ce moment hors du temps de notre vie, j’ai cru bon d’en rester là et de ne pas s’entre-déchirer davantage. Depuis ce temps, j’ai pris pour acquis que c’est aussi ce que tu voulais.

[Source de l’image : Unsplash- Free Stock Images]

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