Je l’ai écouté me parler de sa rupture. Mon bel ami, brillant, talentueux, sensible.
Ce n’était pas la première fois qu’il me parlait de cette relation-là. À chaque fois, avec une voix de détresse, d’inquiétude. Je n’ai pas connu les meilleurs moments de leur saison ensemble, puisqu’on les garde souvent pour nous seuls, intimes, comme s’ils pouvaient brûler au soleil et filer entre nos doigts.
Ce fut une relation explosive, de celles qui m’ont toujours effrayée. Sauf que mon ami, c’est un courageux. Tsé, les pantalons qui se dé-zippaient en shorts, quand on était petits? Ben lui, c’est son coeur qui se dé-zippe, comme tu le veux, de tous les bords. Il est prêt à tout. Pas comme dans Désespoir; comme dans Foi, précisément. Il y croit, à l’amour, aux grands risques. Il est des fois drôle, des fois lourd, des fois séduisant. Il est plus beau qu’il ne le pense et c’est un de ses multiples atouts. Il est Nick dans New Girl; c’est lui qui finira avec la fille aux grands yeux d’océan.
Il me parlait de son coeur en miettes, de la douleur vive, du bruit sourd dans ses oreilles, du tremblement de terre qui avait fissuré son corps en des terrains hostiles, des larmes, des crampes, de l’alcool qui calme et désinfecte. Comme dans un accident d’auto; il y aura eu perte totale. Dans les meilleurs jours de sa relation, mon ami avait fait un voyage d’amour-fusion, de grandes déclarations. Ils ont parlé de bébés, d’avenir, de grandes promesses… La rupture est donc un peu salissante, puisqu’il y a tant de choses à massacrer. Le fait de s’aimer beaucoup et fort pendant quelques mois pour ensuite se détacher, avec toute notre force mentale, ne peut qu’être douloureux. Il m’a parlé d’âme soeur et j’ai pensé Eat, pray, love:
But I love him.
So love him. But I miss him. So miss him. Send him some love and light every time you think about him, then drop it.*
P.S. La semaine passée, je vous suggérais de ne pas juger l’amour des autres. Cette semaine, j’aimerais que l’on ne juge plus jamais la rupture. Parce que même si mon ami ne vit pas ses heures les plus glorieuses en ce moment, j’ai envie de l’accueillir, l’aimer, le serrer dans mes bras. Parce qu’il n’est pas nono même s’il y a cru, à sa relation dangereuse. Le coeur brisé signifie que l’on a essayé.
*Elizabeth Gilbert, Eat, pray, love (Traduction libre: «Mais je l’aime. Alors aime-le. Mais il me manque. Alors pense à lui. Envoie-lui de l’amour et de la lumière, chaque fois que tu penses à lui, et laisse-le partir.»)
[Source de l’image: par Taylor Leopold]
Tu as tellement une belle plume!
Merci beaucoup Sophie! 🙂