Un verre de lait, c’est bien

Mais deux, c’est mieux. C’est ce que tu te dis en ce moment, n’est-ce pas? Mais tu sais, cette semaine, je me suis questionnée sur ce dicton. En relisant mes billets, j’ai constaté que ces derniers faisaient parfois la mise à mal des ruptures, parfois la mise en lumière des difficultés de communication au sein d’une relation et souvent, simplement le cheminement des trajectoires différentes entre deux personnes. Mais en faisant l’éloge du couple, en particulier dans mon billet précédent, je me suis dit que ce n’était pas nécessairement la réalité de plusieurs personnes et surtout, ce n’est pas nécessairement tout le monde qui pense que deux « verres de lait », c’est mieux.

Quand on réfléchit aux jeunes célibataires, on pense rapidement à des personnes qui ne veulent pas s’engager et qui préfèrent s’envoyer en l’air plutôt que de s’investir. On pense à ces grands adulescents, pris entre la nostalgie de l’enfance et le désir de retarder l’entrée dans le monde adulte. Mais si c’était autre chose? Si c’était une décision ou alors un profond malaise? Certains de mes amis n’ont jamais été en couple ou en relation « sérieuse », depuis que je les connais. Certains n’éprouvent pas le besoin d’être en couple et préfèrent être seuls plutôt qu’être avec n’importe qui.  D’autres ne se sentent tout simplement pas bien en couple, car il est vrai qu’il peut être vertigineux de fermer les yeux et de s’en remettre à quelqu’un. Ils ont le sentiment de perdre une part de leur identité ou encore, ils n’ont simplement pas le temps pour quelqu’un d’autre dans leur horaire chargé manquant déjà quelques heures.

Quand on pense à des célibataires endurcis et plus âgés, on pense rapidement à une « vieille fille » ou un « vieux garçon ». On pense souvent à ces personnes en termes de faute. Comme si c’était leur faute si elles étaient seules. Qu’elles ne se sont pas mises sur leur 31, qu’elles n’ont pas fait les bons choix, ou encore qu’elles ne font pas d’efforts. Mais si c’était autre chose? Si c’était une décision ou alors un profond malaise? Comme si tout d’un coup on oubliait que ces gens ont vécu. Après avoir eu des enfants, un divorce, un décès; ces événements, je pense, peuvent réellement marquer et modifier la perception de « l’amour ». Les gens vieillissent et, je l’espère, mûrissent. Peut-être que ces célibataires en ont assez et ont cessé d’attendre et sont bien avec cela. Ils ont fermé la porte et se consacrent à leurs amitiés et leur famille.

Mais deux c’est mieux. Et c’est le discours qu’on entend, le modèle qu’on nous montre partout. L’objectif qu’on doit atteindre. Comme si c’était un mode binaire. En couple ou pas en couple. Parce qu’être seul ce n’est pas être seul, c’est être en attente d’être en couple. Être seul n’est pas un choix, mais un état. Mais quant à moi, un verre de lait est essentiel, un second est optionnel. Non?

[Source de l’image : Cow par Jelle]

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