Vivre dans l’ombre de sa blonde

Je suis une personne sensible. En effet, je peux facilement pleurer avec autant de gravité devant la mort de Robin Williams que pour une vidéo de chats (et je ne suis vraiment pas cat-lover). Je suis une fille ambitieuse; j’ai des projets immenses, remplis de beau et de magique, sauf que je suis toujours certaine que je n’y arriverai pas. Évidemment, j’y arrive et ça me surprend chaque fois. Mon processus créatif est terrifiant, autant au travail qu’ici, pour produire des textes qui sont à la hauteur de mes attentes. Je deviens un monstre.

Je suis exigeante. Partout, à l’endroit et à l’envers.

Je suis une amoureuse compulsive: j’ai besoin de frissons, souvent. Je ne laisse pas beaucoup de chances. Je suis aussi une grande nostalgique, ce qui peut me pousser vers une mélancolie pas trop sexy. En plus, je suis de nature angoissée. Je stresse. Pas mal. Pour me calmer, je bois du vin. Si je bois trop, je deviens marabout et lourde. Charmant, non?

Mais quand je fais le ménage de la garde-robe pour la douzième fois de la semaine et que j’ouvre même ses tiroirs, en lui reprochant de ne jamais plier convenablement ses vêtements, il ne me chicane pas. Quand je refais la vaisselle qu’il avait lavée pour me faire plaisir, il ne rouspète pas. Il sourit.

Il vient me chercher dans l’oeil de mon ouragan et me ramène sur la terre ferme. Il éteint mes incendies avec douceur et empathie et il me serre. Fâchée, il me trouve belle. Effondrée, il ramasse tous mes petits éclats et vient les déposer dans notre amour. Dans mes montagnes russes, il n’a pas peur. Il reste même assis, courageux, à la toute fin du manège, pour faire un deuxième tour.

Des fois, c’est vrai, on dirait que c’est moi, son assistante-réalisatrice. Mais souvent, c’est lui qui s’assure qu’il y ait assez de lavage à faire pour trier tous mes démons avant que le souper soit prêt. La vérité, c’est que les rôles sont interchangeables. Des fois, c’est moi qui joue un rôle de soutien, des fois, c’est lui. Ça fonctionne bien, pour nous.

Et si derrière un grand homme il y a toujours une femme, derrière chaque amoureuse, il y a un homme fort, qui accepte toujours d’être la grande cuillère.

[Source de l’image: Couples at Daytona Riding Bicycle on Beach]

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