Ça sent la fin

Mon café est rendu presque froid.

Les autos qui roulent dehors créent un p’tit courant d’air dans cette buanderie hipster de la rue Saint-Denis. J’ai les souvenirs qui se noient au son des notes de James Bay. Mes pensées virent autant mélancoliques que sa mélodie.

Y’a les freins de mon vélo qui commencent à user. Mes Converses blancs s’en viennent boueux.

Ça sent un peu la fin.

Si au moins Lana pouvait être ma BFF. J’ai l’impression qu’il y a juste elle qui me comprend ce soir. Notre été a passé en un claquement de doigts.

On n’est pas allés en camping finalement.

Pis, New-York, ben on l’aura pas visité.

Le marathon qu’on voulait faire en septembre, on s’est pas inscrit. Au moins j’aurais sauvé 90.00$.

Mais mes draps comprennent pas pourquoi sont tout le temps en ordre, asteur. La tornade que t’étais est parti décoiffer ailleurs. Une autre terre à semer. Y’aura toujours, quelque part, d’autres cuisses plus fermes à pogner.

Mais ça me fait pu de peine vraiment. Pis quand j’y pense, j’arrive à avoir un p’tit sourire en coin. J’suis même capable d’écouter Stubborn Love de The Lumineers sans avoir de moton.

On aura quand même été quec’chose, pendant un temps, tsé.

Comme les feuilles de notre été finissant qui commencent à tomber, mes derniers sentiments pour toi s’effacent en même temps que les lignes de mon bronzage. Y’a des choses comme ça, qui ne durent pas ben ben longtemps. Mais c’est correcte. Parce qu’elles ont été.

Je lève la tête et j’regarde par la fenêtre la lune qu’on partage maintenant de loin. J’m’ennuie plus de toi. J’pense plus à toi. J’t’aime pu vraiment.

Mais en même temps, tsé, j’vais toujours t’aimer encore un peu.

[Source de l’image :  Person walking par Unsplash]

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