Le courage d’être célibataire

On dira ce qu’on voudra, mais être seul, être célibataire, ça demande du courage. Ça demande de la force et de la patience. Parce que si oui, il est difficile de rencontrer la bonne personne, il est d’autant plus d’une facilité déconcertante de se ramasser avec un partenaire plus qu’ordinaire.

Parfois, on a soif. On a soif, d’amour, de relation, d’être cajolé, de partager nos journées avec une personne qui nous aime, qui nous comprend, qui tient à nous et nous protège.

Quand on n’a pas bu depuis longtemps, on devient déshydraté, la bouche sèche, le corps en manque. On a besoin d’eau et on n’arrive plus à focaliser sur autre chose. On a beau chercher, mais on ne trouve plus de source, plus d’endroit où s’abreuver. Nos pas deviennent lents, las, fatigués et découragés de trouver un jour. Quand la soif nous tenaille, on perd la clarté de nos pensées.

Parfois la vie nous teste. Elle nous offre une option, mais pas des plus alléchantes. Une eau sale, foncée, douteuse, possiblement porteuse de bactéries. Une eau qui, nous le savons bien, risque de nous rendre malade. Sauf que, quand ça fait plusieurs jours qu’on est déshydraté et qu’on trouve enfin une source, franchement (et tristement) on en oublie tous nos critères.

Alors on fonce. On prend une gorgée et une autre. On connaît les dommages possibles, on sait qu’on risque de souffrir, de se rendre malade. Mais au moins, on n’aura plus soif, non? Et malgré le fait qu’elle ne soit même pas si attrayante, on décide quand même d’y plonger. Tant pis si un prédateur s’y cache, au moins on ne se demandera plus quoi faire de nos soirées.

Nous ne sommes pas sans faille. Quand on est célibataire depuis longtemps, on devient parfois désillusionné. On perd confiance, on perd espoir. On n’ose même plus penser que possiblement, se trouve beaucoup mieux, pas très loin, tout juste à portée de la main.

Tout le monde aime se lover, tout le monde apprécie un bon film collé. On préfère tous se rendre aux soirées accompagné, plutôt que se faire demander comment ça se fait qu’on est encore seul.

Quand l’hiver est froid, on a envie de se réchauffer, d’avoir un corps sur lequel coller nos pieds gelés, une épaule pour s’appuyer, une main à tenir, des cheveux à flatter.

J’en conviens. Moi aussi, j’aime mieux partager mon oreiller même si c’est pour entendre l’autre ronfler.

Mais aujourd’hui, j’ai envie de vous inviter à mettre vos bas de laine et à patienter. Peut-être que l’eau noire va vous dépanner quelques instants. Mais elle risque aussi de vous faire du tort. Vous risquez de vous enliser, de finir par penser que c’est ça que vous méritez et que c’est le mieux que vous pouvez trouver.

Continuez, avancez. Souvent, c’est pas trop loin que se cache une eau beaucoup plus attrayante, beaucoup plus douce, plus pure, plus claire. Une eau dans laquelle il sera bon de plonger. Une eau où vous serez beaucoup plus en sécurité.

Votre cœur, vous en êtes le seul gardien. S’il se fait écorcher, maganer, égratigner et piétiner, c’est parfois parce qu’on se fait charmer par des moins bien intentionnés, mais c’est aussi parfois parce qu’on choisit une eau qu’on sait empoisonnée plutôt que d’endurer notre bouche sèche et nos pieds froids.

Le célibat n’est pas une fatalité. Rien n’est permanent. Ce n’est qu’une phase de transition pour nous permettre de nous remettre sur pied, pour être avec soi, pour gagner en maturité.

La vérité, c’est qu’à travers ça, on grandit, on apprend. Parfois par plaisir, parfois par claque derrière la tête.

Être célibataire demande de la patience, du courage. Mais vous l’avez. Accrochez-vous. L’eau que vous méritez n’est peut-être pas si loin.

 

[Source de l’image: volcano par lapelusodesigns]

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