Espérer, c’est y plonger.

Edouard1

J’ai toujours aimé immensément. C’était dans ma nature. Certaines personnes excellaient au baseball, moi j’étais capable des pires tremblements de terre avec mon cœur. Même si c’était risqué et que parfois, ça faisait de gros dégâts.

Ce sont les risques du métier d’aimer.

Mais l’amour, c’est une bombe à retardement. On ne sait pas quand elle va exploser. C’est un attentat impossible à prévoir, demandez pas à Carrie Mathison de faire enquête, c’est peine perdu, anyway elle couchait avec Brody.

On ne sait pas qui va en mourir. Parce que c’est vrai, à chaque fois qu’un cœur abdique, un autre est sauvagement brûlé au napalm. C’est dur d’être heureux quand il ne reste que des miettes à l’intérieur de toi.

On ne sait pas qui va en vivre non plus. J’ai été témoin de spectaculaires naissances quand deux âmes se murmurent de jolies choses. De l’amour, on ne sait pas grand chose au fond?

Bien trop souvent, l’amour c’est un lac à 50 degré Fahrenheit. On y glisse doucement la pointe de ses orteils mais on ne se baigne pas dedans. Parce c’est sombre on n’ose pas s’approcher. Parce que notre corps se braque comme un Texan qui pense qu’on va lui voler du pétrole. C’est un peu dégueulasse.

Mon chum journaliste me dirait que c’est loin d’être de la grande nouvelle, mais je trouve ça scandaleux. Il ne devrait jamais y avoir de pancarte «Interdit de baignade».

C’est pourquoi je m’applique à faire dans le sentiment effréné, dans le plus grand que nature, la démesure – toujours! – pour résister au quotidien. J’ai eu des amours dévorantes comme des cancers, de lumineuses comètes. J’ai eu des fièvres et des douleurs qui m’ont emporté comme une malaria de l’âme.

L’excès est toujours douloureux.

Mais je ne regrette rien. Parce qu’aimer c’est livrer combat. Et je n’ai pas peur de me salir les lèvres et les mots.

En fait, on m’a demandé dernièrement si je croyais, en 2014,  à l’amour qui supporte l’avenir avec fracas. Il y a quelques mois j’aurais poussé un rire très beigbederien au visage de mon interlocuteur. Aujourd’hui, j’ai laissé ma veste pare-balle dans le cabanon et c’est avec le sourire que je répondrais : oui. 

[Source de l’image]

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