Knockout

« La beauté, ça s’apprivoise », une si belle phrase que ma meilleure amie (un pétard à rendre jalouses toutes les filles à la vue adéquate) me dit chaque fois qu’un gars m’aborde pour tenter une quelconque manœuvre de séduction. Tentative de laquelle en résulte un échec violent leur faisant voir une porte d’assez près (celle que je leur ferme au visage). De toute évidence, je suis d’une douceur exemplaire.

Toujours est-il que je n’ai jamais cru à l’amour qui se développe, aux sentiments qui prennent leur temps pour se manifester. Un intermède flou avant de perdre complètement le contrôle de ce qui se passe en dedans de nous.

De cette façon, j’ai accumulé les coups de cœur. Les coups de foudre. Les coups de poing dans le ventre de désir. Des gifles intenses d’amour qui laissent des marques. Mais qui sont dangereusement éphémères. Et douloureuses.

« C’est pas mon genre! » – Sabrina

Probablement les mots que j’ai le plus souvent prononcés de ma courte vie. Je ne vois pas l’intérêt d’essayer d’alimenter quelque chose avec une personne qui ne vient pas me chercher dans les tripes dès le départ. Prendre mon temps, je n’ai pas le temps pour ça. Ça ne rentre pas dans mon horaire. Et ça ne me rentre surtout pas dans la tête.

Par habitude, je me convaincs que ça ne vaut pas la peine que je m’arrête pour me questionner. J’ai la négation de gravée sur ma rétine, et ma vision en est gravement troublée. Ça devient donc ardu de voir plus loin, de laisser se dresser une nouvelle réalité sous mes yeux.

« Pis lui, qu’est-ce que t’en penses? »

« C’est pas mon genre, mais… »

MAIS.

Ouin, mais.

Ça, ça été le jab qui m’a coupé le souffle, qui m’a jetée à terre. C’est pas que je n’ai pas essayé de me défendre; mais ça me grafignait en dedans. Je n’étais pas capable de t’empêcher de me rentrer dans le cœur de même, de te sortir de ma tête pour que je puisse fonctionner comme du monde. Je ne voulais pas baisser mes gardes, mais le quotient intellectuel sous zéro quand t’es là me lobotomisait de toute volonté rationnelle.

J’ai fini par te laisser une chance. J’ai pris le temps d’évaluer mon adversaire, et j’ai senti ben fort que t’allais me mettre KO.

 

Source de l’image: Pixabay

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