Le côté sec des Mini-Wheats

T’es rentrée dans ma vie plus vite qu’Usain Bolt au 100 mètres, tu m’as montré un « toi » adorable, et je me suis dit que c’est exactement ce qu’il me fallait. Voilà enfin quelqu’un d’intelligent avec de grandes ambitions, une personnalité incroyable, un corps aussi beau que son cerveau et un rire qui me donne le goût de continuer à rire pour aucune raison. Enfin quelqu’un qui me rendait juste assez nerveux et qui m’attirait comme rarement j’ai été attiré.

Tu me parlais de tes ambitions, de tes projets, des pays que tu voulais visiter. Tu aspirais à une carrière épanouissante, tu avais du caractère et tu semblais foncer la tête la première pour réaliser tes rêves.

Aujourd’hui, plus le temps avance, plus j’ai l’impression qu’une routine malsaine s’est installée. Ça commence le matin quand tu décides de ne pas aller travailler parce que t’es déjà en retard, parce que ça ne te tente tout simplement pas, parce que tu n’aimes même pas ce que tu fais. Puis, durant la journée, tu m’inondes de messages plus négatifs les uns que les autres par rapport au fait que tu fais du surplace dans la vie, par rapport à ta nouvelle teinture que t’aimes pas, par rapport à tes amies qui sont tant chanceuses d’être parties dans le Sud pendant que toi, tu es coincée ici au froid, à rien faire. Le soir, c’est pas compliqué, tu écoutes la télévision et tu vas te coucher.

Chaque jour, la routine se répète. Est-ce que l’amour m’aurait rendu aveugle? Est-ce moi qui ai été trop naïf?

C’est là que j’essaye de te dire à quel point ton travail aide les gens et que si vraiment, tu n’aimes pas ça, qu’il est toujours possible de changer de métier. C’est aussi là que j’essaye de te dire que tu devrais peut-être écouter un peu moins la télévision et te concentrer sur tes projets de vie, que tu pourrais prendre du temps pour planifier des voyages, que tu pourrais être un peu plus optimiste face à la vie, que la négativité attire la négativité, que la Terre est belle et les gens sont beaux, et que du temps libre, tu en as plein, surtout quand tu écoutes la télévision jusqu’à tard le soir.

C’est un jet de positivité que je t’envoie, chaque jour, pour te supporter, pour t’encourager et pour te faire voir le positif dans toute cette négativité. La vie, c’est comme un Mini-Wheats, y’a un côté agréable à manger et un côté plus sec!

Moi, j’ai toujours été quelqu’un de positif, mais dernièrement, je me lève le matin et j’ai l’impression que le « moi » positif m’a abandonné, qu’il reste couché jusqu’à tard, trop tard.

J’ai l’impression que je partage mes Mini-Wheats avec toi et que je te donne tous les côtés givrés pour finalement me ramasser avec tous les côtés secs. Je suis rendu là. J’ai l’impression de manquer d’énergie, j’ai l’impression que malgré tous mes efforts, tu n’es toujours pas plus heureuse. Même pas un petit peu.

J’ai l’impression que ta négativité est en train d’avoir raison sur ma positivité. Mon sourire n’est plus ce qu’il était. Je me sens triste. Triste de pas être capable de t’aider, triste de ne pas pouvoir te faire réaliser qu’avec un peu d’effort, tu arriverais à t’épanouir. La vie n’est pas facile, mais avec un peu d’effort, il est possible de naviguer à travers les tempêtes.

J’ai l’impression que tu n’as pas envie de faire d’effort, que tu n’as pas envie de t’aider et de voir le bien que la vie t’apporte.

Aujourd’hui, c’est moi qui suis fatigué. Je repense à mon « moi » positif et je m’ennuie de lui. Des fois, j’aimerais ça me faire remonter le moral aussi, mais j’ai l’impression que je ne peux pas me le permettre. J’ai l’impression que je dois te donner tous mes côtés de Mini-Wheats givrés.

La vie, pour moi, c’est une panoplie de hauts et de bas sans aucune trajectoire précise et c’est ce qui rend le tout attrayant et excitant. C’est ce qui me pousse à me lever le matin et faire les efforts que je fais. Ne jamais savoir ce que tantôt me réserve, être maître de mon futur et vivre à 200 %.

J’ai toujours considéré que c’était important d’apprécier les hauts et d’affronter les bas. C’est difficile de trouver le bien dans le mal, mais il existe toujours un bref jet de lumière qui nous tient, nous retient et nous donne espoir.

Je suis prêt à partager mes Mini-Wheats, mais pas à sacrifier tous mes côtés givrés.

[Source de l’image : Flickr par Francis Bourgouin]

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