Cette semaine, j’ai reçu la mission de créer une âme. Dans le cadre de mon travail, je devais ajouter des détails à une exposition qu’on avait inventée. Le but ultime : faire briller les yeux des enfants qui viendraient la visiter pendant la relâche.
La plus jolie partie de ce travail, c’était mon chum. Nous devions arriver à quelque chose de magique au bout d’une soirée, en équipe. On riait, on cochait des tâches de notre liste, le travail avançait bien. Mon mari est un homme intelligent qui connaît tous les secrets de la magie qui fait briller les yeux des enfants. Il fait apparaître des étoiles dans son chapeau.
C’est ce qui m’avait charmée chez lui : sa façon de voir la vie comme une longue pièce de théâtre sans coulisse. Il n’est jamais déçu ou triste; il improvise. Il ne se laisse pas impressionner par les nids de poule de notre route ensemble ni par les montagnes russes de mon cerveau et de mon corps. Je suis plus… accablée. Je suis triste quand ça va mal. Je saute de joie, souvent. Je m’émeus, toujours. Mais je ne vois pas souvent les solutions au bout du tunnel.
On a terminé notre job au musée, fiers et fatigués. Je l’ai trouvé beau. Pour un temps, j’ai compris. J’avais les yeux qui brillaient.
[Source de l’image : Wikimedia commons]
