Quand on décide de se brancher

On a beau avoir tiré la plogue, le courant va toujours passer entre nous deux. Ce n’est pas de notre faute, on se magnétise de tous les bords pis ça ne se contrôle pas.

Quand nos corps se lovent, il se passe quelque chose. Une synergie, une connexion intime, un partage de données. Le 120V me passe au travers le corps, et ça me donne la chair de poule.

L’électricité est tangible. Statique. Le poil me lève, les jambes me tombent.

Je deviens l’espace d’un moment une matière malléable que tu fais fitter à la silhouette de ta centrale.

J’me perds. J’me liquéfie. La chaleur monte, et mes inhibitions s’évaporent. La naissance d’un cours d’eau. La renaissance du cours d’une histoire, la nôtre.

La mer, elle n’a pas juste un côté tranquille. Et l’amer, c’est un côté que je peux oublier le temps d’une nuit.

Je sais que dans quelques heures on va se réveiller pis qu’en dedans, ce sera pareil à un lendemain de tsunami. Le cœur dans l’eau. Les yeux avec.

La pile morte ben raide. Vidée. Parce qu’en me branchant à toi, j’me vide de tout. Il ne me reste plus rien.

Tout est resté sous la couette, ce matin, avant que je parte. Ne fais pas le saut à ton réveil, c’est juste une partie de moi que tu vas tenir en cuillère.

[Source de l’image : Unsplash]

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