Mon père est plus fort que le tien

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Quand je regarde la relation de mes amies avec leur père, ça me met tout à l’envers.
Deux de mes amies connaissent leur père. Mais à mon humble avis, elles n’auraient pas dû. Car chacun à sa manière leur a brisé le cœur tellement de fois que ça en est rendu une habitude. Et quand elles se confient à moi, j’essaie d’être empathique envers elles, mais moi, j’ai eu la chance que mon papa ne soit pas comme ça.

Avant même que je sois née, le mot sacrifice était déjà dans la façon de vivre et de penser de mes parents.
Ma mère faisait tout en son pouvoir pour élever comme il faut sa petite marmaille. Alors que mon père passait de longues journées sur les chantiers pour nous donner un toit et une vie confortable. Sacrifice. Ce qui voulait dire se lever à l’aube, travailler jusqu’au coucher du soleil, même les fins de semaine pour nous. C’était manger deux beurrées de beurre avec une soupe aux tomates pour dîner (parce que ça se mangeait en 10 minutes). Et quand il avait une baisse d’énergie, les gâteaux au caramel Vachon lui redonnaient ce qu’il fallait pour passer au travers sa journée.

Par conséquent, quand je suis née, ça n’a pas changé. Il était présent quand mes deux frères jouaient au hockey, quand mon autre frère était dans un gym de basket. Il trouvait aussi le temps pour être présent pendant mes compétitions de danse, de nage synchronisée et de gymnastique. Mon père était un papa présent, mais aussi un papa achalant et compétitif. Surtout quand il m’a coachée pendant toutes les années où je jouais au basketball en fauteuil roulant. En plus, j’étais dans ma crise d’adolescence, alors il me gossait. Il était toujours là, tout le temps et ça me gossait. Mais par moments, j’appréciais qu’il fasse tous ces efforts pour que mes frères et moi ne manquions de rien.

Même encore aujourd’hui, alors qu’il se retrouve seul avec ma mère – car nous avons tous quitté le nid confortable qu’ils nous ont donné – il trouve le moyen d’être présent pour nous. Parfois avec des mots gentils quand je pleure, parfois avec des discours maladroits pendant Noël et la récapitulation de l’année le 31 décembre. Mais il tient toujours à nous démontrer qu’il nous épaule et nous soutient. Ses « Je suis fier de toi mon gars » et « Je suis content que tu sois là » traduisent tous ses je t’aime depuis des années. Et quand je regarde tout ça, je me dis que la barre est haute en tabarnouche si un jour j’ai des enfants. J’aimerais leur donner tout ce que j’ai, mais je ne pourrai jamais autant bien faire que ma mère et mon père.

Alors que pendant toutes ces années, les p’tits gars de la cour d’école se battaient pour savoir qui avait le meilleur père, c’est sans doute et sans aucune gêne que je peux dire que mon père est plus fort que le tien.

[Source de l’image : What every dad should know about his daugther par The Parent Cue]

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