Les bonnes raisons pour aimer

En temps d’insécurité, on a tendance à s’inventer des « bonnes » raisons pour justifier nos comportements étranges.

Par exemple, une amie amoureuse par-dessus la tête me racontait comment elle s’était rendu compte qu’elle était in love avec son chum. Elle avait les yeux comme deux étoiles filantes et le coeur qui battait vite, mais ce qu’elle racontait… C’était n’importe quoi! « On a choisi la même saveur de gelato. Tsé, c’est quoi les chances que ça arrive? » Toutes. Toutes les chances, ma belle. Sauf si tu vois la gelato comme l’horoscope; les parfums qui en disent long sur tes aspirations, tes craintes, tes blessures. Sinon, c’est juste un choix de crème glacée… Ce genre d’événement semble anodin, mais pour les amoureux en devenir, ça ne l’est pas du tout. C’est grandiose, mais surtout, c’est une preuve. Ça appuie le fait que clairement, tu aimes bien cette personne et qu’en plus, il se pourrait qu’elle ait les mêmes goûts que toi. En début de relation, ce genre de détail est super important, en plus d’être le truc le plus cute à raconter. L’insécurité des débuts de relation est dans le tapis : on essaie de se montrer attirant sans trop se dénaturer, on fait des pas de géant avec quelqu’un qu’on connaît à peine, on met sur la table toutes nos cartes en espérant qu’il ait les mêmes dans son jeu. C’est stressant!

C’est comme quand tu te perds en forêt. Tous les arbres te servent de repères, même si tu n’as absolument aucune idée d’où tu te trouves.

Ça fonctionne aussi pour les ruptures… Si tu n’es plus heureuse dans ta relation, ce n’est pas à cause qu’il se mouche dans la douche ou qu’il ne choisit jamais les mêmes films que toi, au cinéma. C’est peut-être juste parce que tu ne l’aimes plus. Mais dans une liste des bons et mauvais côtés de votre relation, ça remplit le vide d’écrire des détails comme ça. Dans la rupture, c’est ce vide-là qui est terrorisant. Ne plus savoir comment laisser tomber le combat, déposer les armes et faire la paix, malgré la peine. Avoir l’impression que tout a été dit, que toutes les questions ont été posées, que les mensonges ont laissé leur trace dans les années de relation commune… D’écrire qu’il ne sortait jamais les poubelles, si ça te fait du bien, fais-le. Tant pis, c’est ta liste.

Un jour, tu vieilliras. Ça te fera rire d’avoir déjà aimé quelqu’un parce qu’il aimait la même musique que toi. Mais en attendant ce jour-là, c’est correct. Tu as le droit de dire n’importe quoi, une fois de temps en temps.

 

Source de l’image: Ice cream stand Ice cream standpar Suzanne Nilsson

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