Les faux espoirs de février

La fête de l’amour est une ruse pour te faire croire que février est le meilleur mois de l’année.

Les amoureux avancent dans le calendrier en comptant les jours, les textos qu’ils s’envoient et les heures passées sans se voir. Chaque minute est l’anniversaire de quelque chose; chaque seconde est dans le décompte. Pourtant, c’est bien quand on arrête de compter que le vrai fun commence. Entre les dates importantes, il y a le quotidien, le normal, la routine. C’est dans ces moments simples que l’amour naît. C’est le contraire d’attendre un mégacadeau de St-Valentin; c’est agir. L’amour naît d’un bel acharnement à faire des compromis, d’une volonté immense de toujours remodeler la plasticine de notre relation, en de multiples formes et couleurs.

Ne soyons pas dupes : février est le pire mois de l’hiver. Froid, venteux, enneigé, slusheux. C’est novembre, déguisé. Mais contrairement à l’automne, qui donne envie aux filles de se coller devant un feu de foyer avec le plus beau gars de la planète, l’arrivée du printemps est synonyme de renaissance, de phénix en robe de cendres. Les placards semblent rapetisser, et le ménage est obligatoire; on a besoin d’ouvrir grandes les fenêtres pour faire rentrer le vent du renouveau. Soudain, le beau gars de novembre dernier a l’air moche. L’hibernation est terminée, et ton corps te crie de l’écouter.

C’est comme si, le lendemain du 14, Cupidon avait dégrisé et était allé ramasser ses flèches. Walk of shame de l’amour, parce qu’à la lumière du 15, tout ça était ridicule.

La neige de février absorbe le son et la douleur. Comme du sucre à glacer, pour amortir le choc des ruptures. Elle pince les joues et mouille les chaussettes, électro-choc pour les coeurs déjà sensibles. Cette année, février jette la dernière pierre avec son affrontement bissextil. L’amour grince des dents en riant jaune; ce qui ne nous tuera pas nous maganera en titi.

Et si le lendemain de la Saint-Valentin, tu ne t’es pas senti sur une pente descendante, continue. Avance, malgré le manque d’occasions spéciales. Les beaux jours reviennent.

Source de l’image: Fifth Avenue, After a Snow Storm, New York par Detroit Photographic Co.

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