Il est gentil, mais c’est pas mon genre

« Il est gentil, mais c’est pas mon genre. »

Je ne sais plus à combien de reprises j’ai prononcé ces mots. Mes critères étant ce qu’ils sont, j’en suis venue à mettre de côté les gentils. Je pense que je ne suis pas la seule dans cette situation.

Même si dans les histoires, on nous a raconté que les gentils finissaient toujours par gagner, dans notre monde, ce sont les méchants qui triomphent; les corporations, les politiciens, les PDG… et tout ça, sur le dos des gentils. Même chose dans les relations. Les méchants sont toujours assez impressionnants; disons qu’on ne les oublie pas facilement. Ils peuvent même nous faire croire qu’au bout du compte, ils sont gentils. Mais on sait, en tant que spectateurs alertes, que c’est faux. Même un enfant pourrait vous dire que c’est flagrant, que quelque chose ne tourne pas rond avec ce personnage; ses yeux bizarres, ses idées louches…

Quant aux gentils, il n’y a pas trop de surprises avec eux. Ils se promènent dans les champs et saluent les animaux, et on n’a pas peur qu’ils se mettent à crier après une brebis. Ils ont un caractère assez prévisible, un peu comme une petite routine paisible qu’on suit, jour après jour. Mais nous, les trucs simples et prévisibles, sans drame, on n’est pas fans. On en vient à s’intéresser à ceux qui vont nous faire attendre, au lieu de ceux qui nous attendraient. On en vient à préférer les petits moments d’attention furtifs et rares à ceux qui se prolongeraient plus loin que ce qu’on n’oserait jamais espérer. On en vient à rêver d’une relation, au lieu de la vivre.

Des bons gars, il y en a. Il y en a plus que ce que la société du 21e siècle essaie de nous montrer, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse. Nous sommes sélectives. Nous voulons un 5 pieds 9 pouces (le gars plus grand que la fille, de toute évidence), yeux bleus (pour la génétique), cheveux mi-longs, barbe pas trop courte (look bûcheron), allumé et intéressant, passionné par son travail, aimant les enfants, entreprenant… STOP!

C’est alors là que tu réalises que c’est un peu exagéré. Des critères il faut en avoir, mais on ne pourra pas commander l’homme de notre vie comme notre hamburger chez Burger King. Il faudra changer de stratégie, et choisir a priori ce qui nous importe vraiment. Et lorsqu’on s’y arrête, on réalise que les critères qui nous importent réellement, ceux qui résisteront au temps, et à presque tout ce que la vie pourra nous apporter, ça ne se retrouve pas chez Darth Vader.

D’une certaine façon, les gentils finissent toujours par gagner.

[Source de l’image: Parfait burger par Émilie Chamberland]

 

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