Choisir la route en asphalte

Et si l’amour se trouvait devant nos yeux depuis le début? Et si le bon gars existait vraiment? Celui qui sait attendre. Celui qui sait te respecter. Celui qui n’abandonnera jamais.

Tsé, lui.

Tsé, ce bon gars dont toutes bonnes filles qui se respectent rêvent de rencontrer, eh bien, il existe. Seulement, tu ne le vois juste pas encore. Tu préfères emprunter les mauvaises routes. Celles pleines d’embûches où les plus tough osent s’aventurer. Les vrais mâles que tu te dis. Ceux qui n’ont pas froid aux yeux. « Ce n’est pas pour les doux », qu’ils disent. Ces routes-là sont bien plus excitantes. Plus challengeantes. Pourtant, même si chaque fois tu finis sur le bord de la route en garnotte avec les deux chevilles foulées à cause des innombrables nids-de-poule rencontrés, tu t’entêtes à poursuivre dans la même direction. Tu continues alors à t’acharner sur les mauvaises personnes ou plutôt sur les mauvaises raisons qui justifient ton choix de partenaire médiocre.

Pourquoi tu n’essaierais pas une autre route? Tsé, un moment donné, c’est tannant avoir de la gravelle plein les gougounes. Si tu choisissais une route plus sûre? Moins dangereuse? Eille! D’un coup tu rencontrerais une bonne personne. Trop angoissant! Parce que tsé le bon gars, ça fait peur. C’est sérieux. On ne sait pas à quoi ça ressemble un bon gars.

On va mettre quelque chose au clair, faut que t’arrêtes d’avoir peur. Anyway, peur de quoi au juste? De goûter à la vie? De vivre quelque chose d’extraordinaire? D’être heureuse?

Le vrai amour, le bon gars, le bonheur… Ben oui. Finalement, peut-être que ça s’peut. Je n’aurais jamais pensé prononcer ces mots-là il y a quelques mois. Trop souvent, on envie le bonheur des autres et on se convainc que ça ne peut pas être possible pour nous. Et on y croit dur comme fer. Vraiment.

Jusqu’au jour où la Vie a sonné à ma porte. Elle m’a sacré deux bonnes claques, m’a brassé la carcasse et m’a emmenée prendre une p’tite marche santé. Parce que l’air frais, ça remet les idées en place. On a jasé, elle et moi, longtemps. Et maintenant, je te dis que ça s’peut. Le bonheur de rencontrer la bonne personne, de goûter à un amour vrai, existe.

Oui, ça existe. Seulement, ça part de toi. Et il sera possible le jour où tu décideras que tu le mérites. Que c’est ton tour, à toi aussi. Quand tu sauras faire la différence entre le besoin et le désir d’être en couple. Quand tu accepteras et que tu aimeras pleinement la personne que tu es. T’es belle, t’es drôle, t’es intelligente, t’es imparfaitement parfaite. Et c’est très bien comme ça parce que tsé, c’est toi, pas une autre.

Alors, quand tu délaisseras ta route en garnotte et que tu entameras celle solidement asphaltée, tu vas voir, ce bon gars que l’on croit toutes inexistant apparaîtra devant toi dans un halo de lumière. T’entendras peut-être même les chœurs qui annonceront son arrivée. Tsé, quand on dit attendre quelqu’un comme le Messie. Panique pas, c’est pas Jésus. T’es safe.

Au début, trop éblouie, tu hésiteras peut-être à ouvrir pleinement les yeux. Habituée à t’écorcher les genoux en chutant sur les routes en garnotte, tu douteras de tes capacités à courir, à marcher. Tu hésiteras à y poser le pied même. Commence par avancer tranquillement sur cette nouvelle route asphaltée. Tu souriras peu à peu quand tu t’apercevras que ta vue s’habituera à la lumière et que tes chevilles resteront bien solides à chacun de tes pas. Tu vas même probablement tenter de courir. Juste pour voir. Parce que soudainement, tu auras moins peur. Tu seras rendue game de même. La lumière submergera ta personne et tu comprendras enfin. Tu poursuivras alors ta course sur la route en asphalte, avec cette lumière à tes côtés, vers la ligne d’arrivée. TA ligne d’arrivée.

[Source de l’image: “Choisir la route en asphalte” par “CP Photographie” ]

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